Ah. Enfin. On dirait que j’attendais ce moment-là depuis que je suis née. Non, mais sans blague, j’avais tellement hâte de retrouver mon Berlin chéri! Il n’a pas changé. Enfin, oui. Un peu quand même. Mais je suis toujours aussi amoureuse. Franchement, ça fait tellement de bien d’être ici. Mon année montréalaise n’a pas été facile. Parce que je voulais repartir. Parce que je suis revenue avec la seule et unique raison de quitter Montréal pour de bon. Enfin. On verra bien.
Voici quelques images prises au hasard de mes ballades dans mon Kreuzberg chéri le long de Görlizer Ufer.
Et la vue superbe de mon balcon. En fait, le balcon d’un amie qui a eu la gentillesse de me prêter son chez-soi de la Simon-Dach-Strasse. Un petit moment de solitude bien mérité et plus qu’apprécié après ces dernières semaines à partager mon appart ou encore à être chez des amies. Je pense que j’avais juste besoin de me retrouver toute seule pendant quelques jours à faire la paix avec moi-même.
Les hasards berlinois sont quand même fous. Je décide de sortir et je rencontre une amie prof qui a enseigné avec moi à ILSC. Non mais! Je savais qu’elle était à Berlin, mais quand même! Il y a des millions d’habitants ici et il faut que je la croise dans un bar! Tsé quand la vie veut que tu vois quelqu’un!
Alors ces premiers jours berlinois ont été comme une vie normale. Et qu’est ce que je fais normalement? Il n’y a pas de grandes surprises! Théâtre! Je suis allée voir Open for Everything de Constanza Macras à la Schaubühne. C’est la 3e performance que je vois d’elle et ça me fais toujours du bien. Un mélange de danse, théâtre et chant toujours aussi rafraichissant. Cette fois le sujet tourne autour des Roms et des gitans.
Puis, je suis allée faire ma touriste dans le Dorotheenstadt Friedhof là où reposent Bertolt Brecht, Helene Weigel et Heiner Müller entre autres. Telle une groupie, je me suis permise de prendre quelques clichés avec mes défunts maitres. Et je le répète, je veux vraiment que ma pierre tombale soit comme celle de Brecht : sur une roche. Pas de flafla. Heiner Müller aussi c’est pas mal, non?
On y retrouve aussi nul autre que le philosophe Friedrich Hegel et la danseuse Elisabeth Hauptmann.
Bon. C’est pas parce que je suis dans des cimetières que j’ai les idées noires. Au contraire! Tout ça me fait réaliser à quelle point j’aime cette ville. Même les cimetières donnent envie d’y vivre! Quoi dire d’autre? Je retrouve mes bonnes vieilles habitudes… Le vélo et hop! Je me fait un lunch pour manger en face de la Volkbühne. Le temps est bon, le ciel est bleu…
Et en attendant d’aller au Deutsches Theater, petite promenade en règle…
Arrêt au Kunst Werke Berlin pour voir une expo d’un artiste égyptien, Wael Shawky, dont le travail est reconnu à l’international. Assez intéressant. Projections de films avec des marionnettes du Caire, franchement bien. J’entre dans la première salle d’expo. Il y a un écran géant où est projeté le film et l’endroit réservé aux spectateurs est un vaste espace rempli de sable avec des pierres rustiques qui font office de sièges. Et je me fait raconté une histoire avec un peu l’impression d’être avec ces gens qui me racontent une partie de leur folklore. Et l’expo se poursuit avec l’installation des marionnettes du Cabaret Crusades : The path of Cairo. J’ai eu un peu peur. Des marionnettes, ça me fait peur des fois. Belle découverte que cet endroit de culture qui m’avait échappé lors de mon année berlinoise. Comme quoi mon Berlin chéri a toujours des surprises pour moi. Et le Café Bravo, café du musée est franchement bien. Yé.
Et la conclusion de cette belle semaine s’achève au Deutsches Theater, au Kammerspiele, l’autre salle où je n’étais jamais allée, pour voir une version allemande d’Incendies de Wajdi Mouawad, Verbrennungen. Une mise en scène de Tilmann Köhler. Bon. C’était quelque chose. J’avoue que c’est très difficile de se détacher de la mise en scène de Wajdi et du film de Villeneuve. Ici, c’est vraiment abstrait. Le public est face à face. Cet espace scénique surprend, franchement. Et la scène est une plateforme métallique scindée en deux où les acteurs peuvent jouer dans la fente au centre. Et il n’y a rien. Seulement les acteurs. Alors une chance que je connais bien la pièce parce que sérieux, Wajdi c’est du texte. Et en allemand, c’est pas facile mettons. Mais, mais, mais… Oui. Malgré le fait que je ne sois pas vraiment d’accord avec la direction d’acteurs, surtout de Simon, le frère jumeau de Jeanne, l’ensemble était pas mal. Mis à part que je n’ai pas bien compris le rapport avec cet amoncellement de chaussures sur la scène lors du périple de Jeanne pour retrouver la trace de son père/frère. C’est toujours bien de voir comment une pièce qui nous a marquée peut être interprétée ailleurs. Et j’avoue que c’était vraiment moins lourd et dur que la version originale. Et ça, je ne sais pas trop quoi en penser.
N’empêche, un bon moment de théâtre.
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