Une comédie musicale? Pas tout à fait. Une histoire de vie musicale ? Une pièce chantée ? J’aime quand je ne parviens pas exactement à trouver le bon qualificatif pour décrire un spectacle. C’est bon signe. Mais le titre en dit long : Life and Times. Et ça me fait penser à Life is Life. C’est pas plus compliqué que ça. L’histoire d’une vie chantée. Chantée comme on parle. J’adore. « And I was… hum… but, hum… » En fait, le texte est plutôt un entretien téléphonique, recopié mot à mot, qui raconte les 8 premières années de vie de Kristin Worrall, membre du collectif. (Je ne sais pas quels genres d’entretiens réalisent Nature Theater of Oklahoma, mais il faut dire que le spectacle dure 3h30…) Les performeurs s’emparent à tour de rôle d’une partie de ce récit. Simplement.
L’espace est dépouillé. Les mouvements sont économes. Tout repose sur la présence –charismatique- des performeurs. On parle de design dans le programme et non de décor et/ou scénographie… Fort intéressant n’est-ce pas ? Musique live. On ne se surprend pas lorsque les musiciens prennent soudainement part à l’action, tout naturellement. On se laisse transporter. On se laisser raconter. Avec cette langue parlée, fluide, naturelle. Avec tout ce que cette histoire comporte de naïf, de ludique et de théâtral. Un minimalisme désarmant. C’est pour ça que je vais au théâtre. Pour rien de plus.
Comment rejoindre les thèmes universels ? En partant justement de quelque chose d’anodin. Du quotidien. Sans compromis. Sans tenter de farder le tout de flafla inutile. La langue ordinaire. Et j’aime la langue ordinaire. J’aime les expressions du quotidien. Je suis une fan du quotidien. De la répétition. Parfois, c’est long la vie ordinaire des gens ordinaires qui parlent une langue ordinaire. Comme disait Dédé : « la vie c’est court, mais c’est long des p’tits boutes » Il a tout compris. Repose en paix, ami.
Une des raisons pour lesquelles je vais au théâtre, c’est justement parce que ce n’est pas la vie. Souvent, j’espère qu’on ne conservera que les meilleures parties. Mais on n’est pas au cinéma non plus. J’en suis parfaitement consciente. Et c’est ici que ça devient intéressant. Pourquoi faire un spectacle de 3h30 ? J’aime, non j’adore les longs spectacles. J’ai énormément d’endurance. Mais je n’ai pas plus de patience au théâtre que dans la vie. Et quand j’ai l’impression qu’on a fait le tour du sujet… C’est qu’après un certain moment, le procédé s’épuise. Même que ça devient un peu pénible. Et je ne comprends toujours pas l’entracte. En fait, c’est que je me pose toujours la question : qu’est-ce qui va y avoir ensuite pour me surprendre ? Quand il y a un entracte, je m’attends toujours à ce qu’il se produise quelque chose d’extraordinaire. En fait, je voudrais qu’il se passe quelque chose d’autre. Parce que je sais que dans 99% des cas je vais revenir à ma place et attendre sagement la fin. Sans grand bouleversement. Dommage. Et une fois de plus, mon instinct de feu à eu raison.
Oui c’est agréable. Oui c’est brillant. Oui c’est original. Mais encore ? Toute la performance fonctionne. Mais pourquoi le quart du public part à l’entracte ? Pourquoi lorsqu’une des performeuses s’adresse à la salle en demandant l’heure et si on veut qu’elle continue à parler on lui répond : « non » ? Il ne faut pas trop étirer la sauce, hein. Mais en même temps, j’aime ça quand c’est long. Et ici, ce n’est pas vide. C’est juste la vie. Avec ses petits décalages. Dans toute sa fragilité. Est-ce que je me suis ennuyée ? Oui. Quand même un peu. Mais je pense que j’aime ça des fois. Même si je chiale. J’aime aussi ça chialer.
[D’ailleurs à propos de l’ennui, je vous invite à lire un billet fort intéressant d’un copain auteur dramatique.]
Bon. C’est la vie!
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